LE MEILLEUR DES MONDES, d'Aldous Huxley
Le meilleur des mondes, d'Aldous Huxley, Pocket, 1977 (paru en 1932), 285 pages, 4.60€, 9782266128568.
Résumé:
Demain, le bonheur sera universel. Et obligatoire ! Dans le meilleur des mondes les foetus sont « préparés» dans des incubatrices en fonction du rôle qu’on leur destine. Les futurs Alphas, de la caste des élites, reçoivent plus d’oxygène, plus de «pseudo sang». Quant aux futurs Epsilons, à qui l’on réserve les tâches les plus pénibles, on veille à ne pas développer leurs facultés intellectuelles : un bon ouvrier n’a pas besoin de penser. Dans le meilleur des mondes, un système éducatif qui façonne les esprits comme les corps, une société communautaire qui proscrit l’individualisme, où la cellule familiale ne peut exister. Dans ce meilleur des mondes méthodiquement planifié pour construire les hommes en fonction des besoins, pour contraindre un bonheur artificiel, pour museler les passions et les interrogations, il y aura bien un grain de sable pour s’insérer dans les rouages.
Mon avis:
On ne présente plus ce livre qui est désormais entré dans les classiques de la SF, et "ancêtre" adulé des dystopies. Je l'ai reçu de la part de Lily Tigre , et ne l'ayant toujours pas lu, j'ai profité d'un challenge sur le mot MONDE pour me lancer dans sa lecture.
J'ai donc découvert ce "meilleur des mondes", comme décrit dans le résumé, où les enfants n'ont plus de parents, où chacun oeuvre pour tout le monde, où personne n'appartient à personne, si ce n'est à l'Etat, et où le libre-arbitre n'existe (presque) plus. Les enfants grandissent en entendant des milliers de répétitions dans leur sommeil, afin de les fondre dans un moule rempli d'idées toutes faites, de pseudo-vérités innoffensives pour un état tout puissant. Les pillules de soma offre le repos, les couples se font et se défont en toute libreté, et l'idée d'amour exclusif est une déviance grave dans ce nouvel ordre mondial. Les sauvages néanmoins sont isolés de ces progrès, et n'ayant pas reçu une éducation convenable, ils sont regardés comme une horreur absolue de l'humanité.
Evidemment, ce genre de livre pousse à la réflexion sur la société, le progrès, l'humanité, la politique... Le style de l'auteur est très saccadé, parfois même syncopé, certains chapitres donne l'impression que l'auteur nous fait zapper d'une discussion à une autre, pour nous déstabiliser. Ce livre particulièrement original, mais accessible, m'a bien intéressé, et je suis contente de désormais le connaître, même si ce n'est pas pour moi le coup de coeur ou la révélation qu'ont certains de ses lecteurs... Alors si vous ne le connaissez pas encore, lancez-vous, et qu'il vous plaise ou non, en tout cas, il fait réfléchir!
Et l'auteur à développé et poussé sa réflexion encore plus loin dans l'ouvrage "Retour au meilleur des mondes" paru en 1958.
Un grand merci une fois de plus à Lily Tigre pour ce cadeau!
Lu dans le cadre du challenge "Un mot, des titres" sur Livraddict. Mot MONDE.