LA MORT S'INVITE A PEMBERLEY, de P.D. James
La Mort s'invite à Pemberley, de P.D. James, Fayard, 2012, 392 pages, 22€, 9782213668833.
Résumé:
Rien ne semble devoir troubler l'existence ordonnée et protégée de Pemberley, le domaine ancestral de la famille Darcy, dans le Derbyshire, ni perturber le bonheur conjugal de la maîtresse des lieux, Elizabeth Darcy. Elle est la mère de deux charmants bambins ; sa sour préférée, Jane, et son mari, Bingley, habitent à moins de trente kilomètres de là ; et son père adulé, Mr Bennet, vient régulièrement en visite, attiré par l'imposante bibliothèque du château.
Mais cette félicité se trouve soudain menacée lorsque, à la veille du bal d'automne, un drame contraint les Darcy à recevoir sous leur toit la jeune soeur d'Elizabeth et son mari, que leurs frasques passées ont rendu indésirables à Pemberley. Avec eux s'invitent la mort, la suspicion et la résurgence de rancunes anciennes.
Mon avis:
J'ai lu récemment ce polar de P.D. James (mon premier de l'auteur) et j'ai été séduite par le savant mélange d'univers austenien et de suspense. On se replonge avec plaisir dans l'univers de Pemberley, quelques années après la fin d'Orgueil et Préjugés. L'auteur a eu la bonne idée de commencer son livre par une synthèse rapide de l'histoire de Pemberley et de la famille Bennett, ce qui permet à ceux qui ne l'ont pas lu, ou dont la lecture remonte aux années lycée, de ne pas être trop perdus parmi les personnages.
J'ai bien aimé la façon dont P.D. James s'est approprié cet univers, mais je pense que les puristes seront un peu déstabilisée par une Elizabeth très assagie, et peut être par d'autres personnages qui ne colleront pas aux souvenirs qu'ils en ont. Mais pour ma part, la magie a prise, et j'ai dévoré ce roman.
De même, l'intrigue m'a plu, elle est simple et même si elle n'avance pas très vite, elle m'a tenue en haleine, et les quelques rebondissements de la fin ont ajouté à mon plaisir. Là encore, les habitués de P.D. James trouveront que l'aspect policier est moins présent que dans ses autres romans, que le suspense est également moindre, mais cela non plus ne m'a pas dérangée.
L'histoire commence assez vite, et dès qu'un corps est retrouvé, on plonge dans les relations troubles et difficiles entre les Darcy et les Whickam. Les dialogues, toujours très lisses en apparence, mais chargés de sous-entendus sont délectables, et l'auteur joue à nous faire imaginer diverses pistes. L'issue a été pour moi une surprise, sans rien de théâtral, mais bien ficelée. Les personnages secondaires apportent un relief intéressant à l'enquête. On suit d'ailleurs avec intérêt le déroulement de celle-ci, découvrant ainsi les rouages de la justice anglaise du début du XIXè siècle.
Seul bémol pour ma part, Georgiana Darcy est assez présente au début du roman, mais elle et ses courtisans passent assez vite en arrière-plan jusqu'à ce que cette facette "romance" disparaisse au cours du roman, alors qu'on aurait eu plaisir à suivre son évolution d'un peu plus près.
Les rapports humains, tout comme l'aime Jane Austen, restent au coeur de l'histoire, et on sent bien que P.D. James s'est régalée en revisitant cet univers si célèbre et fondateur dans la culture anglophone. elle prend plaisr à venir perturber la vie paisible de Pemberley, et le lecteur suivra avec plaisir les tourments infligés aux Darcy et à leurs proches.